Aller au marché est un rituel très particulier pour les oranais, qui ont une histoire particulière avec cet espace commerçant. Car, à Oran on se rend au marché pour rencontrer ses voisins, pour deviser sur différents sujets et prendre connaissance des dernières nouvelles du quartier. En effet, faire son marché dans cette ville est une véritable tradition, qu’on se transmet de génération en génération. Il faut savoir que dans cette cité, même lorsqu’on déménage, on garde toujours l’habitude de faire ses achats dans le même marché car on y’a ses habitudes. C’est aussi une occasion pour les retrouvailles entre amis d’enfance et voisins. En effet au marché on ne se contente pas uniquement d’acheter, mais on profite de l’occasion pour avoir des nouvelles de certaines connaissances, et discuter de tout et de rien. La particularité méditerranéenne des habitants de cette ville fait qu’ils ont la gouaille facile et qu’ils peuvent faire un tour du monde en brassant large durant une discussion entre voisins ou amis.
Marché Sidi Okba (Médina Djedida)
A Oran les marchés sont classés d’après leur ancienneté et leur réputation. Sur le podium on trouve celui de Sidi Okba de Médina Djedida qui a une réputation non seulement nationale mais aussi à l’étranger/ On y trouve de tout, des produits de différentes qualités et à des prix défiant toute concurrence. Cet espace commerçant est situé entre la cité Hayat et Tahtaha. Il est connu par sa diversité de produits. Il compte un grand nombre de bouchers, et de vendeurs d’épices, et bien sûr de légumes et fruits. La poissonnerie y est également présente. Mais ce qui fait la particularité de ce marché est qu’on peut trouver des spécialités de gâteaux et spécialités culinaires propres à la région. On y vend du Msemen, du Regag ( des galettes de semoules feuilletées), et d’autres gâteaux traditionnels. En plus on n’a pas à se déplacer si on veut également faire ses emplettes d’habits ou de cosmétiques ou autres , car tout se trouve sur place. En allant à Médina Djedida, on peut faire le grand marché, surtout en période de veilles de fêtes ou du Ramadhan. On s’y approvisionne à petits prix.
Marché Michelet
C’est l’un des plus anciens marchés du centre-ville d’Oran. Il fut ouvert lors de la période coloniale. Il était fréquenté durant cette époque par une clientèle qui se recrutait parmi la communauté européenne. Ce marché est situé au niveau de l’avenue Tripoli au Centre Ville. Son architecture est claquée sur celles des halles françaises. Mais depuis des années, il a été délaissé par les responsables locaux et se trouve désormais dans un état lamentable. Le sous-sol de cette structure est occupé par les commerçants qui occupaient les arcades de la Rue Larbi Ben Méhidi et qui ont été délocalisés depuis une dizaine d’années.. On y trouve uniquement quelques étals de certains vendeurs de légumes et fruits. C’est pourquoi il a perdu son lustre et n’est, aujourd’hui fréquenté que par une clientèle de son proche voisinage. En effet, la clientèle de ce marché qui se recrutait parmi les habitants du centre-ville a démangé pour s’installer dans les nouvelles cités qui ont vu le jour ces dernières années à Oran. Cela a entrainé une chute du chiffre d’affaire que brassent les commerçants qui y sont installés. Aujourd’hui, les étales sont vides et l’espace n’est occupé que par des meutes de chats errants et de mendiants en quête d’une obole.
Marché de la Rue des Aurès (ex-Bastille)
Le marché le plus fréquenté par toutes classes d’Oranais se situe de la place du Maghreb, en face de la Grande Poste, jusqu’au Consulat d’Espagne au niveau de la rue Kerras Aoued (ex-Florent Mathieu), sur une distance de presque 800 mètres. Ce marché a une certaine ambiance. Sur place s’entremêlent les cris des vendeurs au brouhaha de la ville. De plus, en allant à ce marché on est certain de rencontrer une connaissance, car la majorité des acheteurs sont ceux qu’on qualifie de vrais oranais qui préfèrent se rendre à ce marché par nostalgie et aussi par habitude. De plus, les prix qui y sont pratiqués défient toute concurrence. Ils sont à la portée des petites bourses. Le seul inconvénient est l’attitude peu joviale des commerçants qui usent de tromperie et de ruse pour gruger le client en usant de fardage de leurs étales (mettre les beaux produits sur la devanture et tout ce qui est avarié en arrière-plan. Mais en un tour de main, c’est le produit de mauvaise qualité qui est servi au client ndlr). C’est pourquoi cet espace n’attire plus autant de clients comme dans le passé.
De nouveaux marchés/ Gambetta
Même si les anciens marchés gardent leur statut de lieux préférés des oranais, il n’empêche que de nouveaux espaces ont vu le jour depuis plus d’une dizaine d’années. Certains ont même une bonne réputation, à l’instar du marché de Gambetta, qui est en concurrence avec les anciens marchés. Aujourd’hui, il attire de plus en plus de clients de tous les quartiers de la ville. Non seulement il affiche des prix très bas, mais en plus il est reconnu pour la bonne qualité de ses produits et le savoir faire de ses vendeurs. En effet, ce marché, situé entre l’avenue d’Arcole et l’Avenue de Canastel, propose des produits de qualité, ce qui lui a valu cette bonne réputation. Contrairement au marché de Gambetta, le marché de Sedikia est le plus cher d’Oran, ce qui explique le fait la désaffection qu’il connait. Et pour preuve même les habitants de ce quartier Sedikia font leurs emplettes ailleurs.
